Alternatiba vous livre une compilation des analyses et réactions sur l’accord de la COP21 :
Texte final de l’Accord
L’analyse d’Alternatiba
L’analyse de négaWatt
http://link.negawatt.org/w/3928/77Wck93KUEqIgHMoV4Vpow/i6mAl8nO6EiCAb3VbKx5iw/3bNWbxogdkin_iensm8eZA
Une analyse détaillée par Attac
Un début de synthèse par J. Gadrey
Accord de Paris : un cap de bonne espérance : une synthèse en 10 points par Libération
“Les partisans de la justice climatique le répètent en boucle : pour espérer contenir le réchauffement à 1,5°C ou 2°C, il faut «changer le système, pas le climat». Or, souligne Geneviève Azam, de l’ONG Attac, l’accord de Paris «refuse de s’attaquer à la machine à réchauffer la planète que constitue la globalisation économique et financière». Et déplore que le texte fasse référence à une «croissance économique», qu’elle ne juge «absolument pas compatible avec la résolution des questions climatiques et de la pauvreté». “
Analyse de la Conf Paysanne
Analyse/CP du CCFD
Extrait :
“L’Accord relègue tout d’abord la question primordiale des droits humains (dont le droit à l’alimentation) au second plan en l’excluant de l’article 2 (objectifs de l’Accord). « La promotion, le respect et la protection des droits humains devraient pourtant conditionner toute action engagée pour lutter contre les dérèglements climatiques. Il s’agissait de la condition sine qua non pour poser les bases d’un accord juste. Comment peut-on parler aujourd’hui de justice climatique ? Nous devrons faire preuve de vigilance et assurer un suivi des actions mises en oeuvre et de leurs impacts sur les populations locales pour rendre les gouvernements responsables et redevables », déclare Anne-Laure Sablé, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire.”
Analyse de GreenPeace
Extrait :
“L ’interprétation de l’article 4, sans doute l’un des articles primordiaux du texte, laisse perplexe. Celui-ci fixe en effet l’objectif de long terme que se donnent collectivement les pays. On y trouve la « vision de long terme » sur laquelle devaient s’accorder les parties, condensée en une formule-clé : «
[Les États] doivent réduire rapidement les émissions de manière à parvenir à un équilibre entre les émissions d’origine humaine et leur stockage dans la seconde moitié du siècle ». D’une part, il n’est pas mentionné où se trouve le point d’équilibre exactement, d’autre part, il n’est pas fait état de date précise. Enfin, cette formulation verse implicitement dans une tendance vers « zéro émission nette » en matière de gaz à effet de serre, ce qui laisse la porte ouverte aux meilleures solutions – les énergies renouvelables – comme aux pires : le stockage de carbone, la géoingénierie, les mécanismes de compensation divers. Par conséquent, elle ne suppose pas forcément de changer de système énergétique ou de modèle de société. Tout dépend le sens qu’on veut bien lui donner – ce qui permet aux pollueurs et à ceux qui défendent leurs intérêts, de leur donner le sens qu’ils voudront bien lui donner.”
Anayse croisée de Maxime Combes et Ronan Dantec
Analyse de Focus on the Global South
L’analyse de James Hansen (Climatologue NASA)
L’accord est “une fraude” (Hansen)
“It’s a fraud really, a fake,” he says, rubbing his head. “It’s just bullshit for them to say: ‘We’ll have a 2C warming target and then try to do a little better every five years.’ It’s just worthless words. There is no action, just promises. As long as fossil fuels appear to be the cheapest fuels out there, they will be continued to be burned.” (Hansen)
“It’s all embarrassing really,” Hansen says. “After a while you realise as a scientist that politicians don’t act rationally. (Hansen)
“I think we will get there because China is rational,” Hansen says. “Their leaders are mostly trained in engineering and such things, they don’t deny climate change and they have a huge incentive, which is air pollution. It’s so bad in their cities they need to move to clean energies. They realise it’s not a hoax. But they will need co-operation.”
Analyse de G. Monbiot du Guardian
“In fairness, the failure does not belong to the Paris talks, but to the whole process. A maximum of 1.5C, now an aspirational and unlikely target, was eminently achievable when the first UN climate change conference took place in Berlin in 1995. Two decades of procrastination, caused by lobbying – overt, covert and often downright sinister – by the fossil fuel lobby, coupled with the reluctance of governments to explain to their electorates that short-term thinking has long-term costs, ensure that the window of opportunity is now three-quarters shut. The talks in Paris are the best there have ever been. And that is a terrible indictment.”
“Our governments talk of not burdening future generations with debt. But they have just agreed to burden our successors with a far more dangerous legacy: the carbon dioxide produced by the continued burning of fossil fuels, and the long-running impacts this will exert on the global climate.”
Analyse du succès diplomatique et de l’échec climatique Le Point
“faut-il vraiment s’extasier devant un objectif de contenir l’augmentation de la température de la planète à 2 °C (et de même de poursuivre les efforts pour viser 1,5 °C, afin d’avoir les voix des petits états insulaires) alors que la réalité est bien autre ? Dans le même temps, les engagements de réduction des gaz à effet de serre pris par 187 pays conduisent à un réchauffement supérieur à 3 °C d’ici à la fin du siècle. Allô ! la schizophrénie ! L’accord ne mentionne aucune date pour un pic d’émissions mondiales de gaz à effet de serre. « Aussi tôt que possible » est-il seulement mentionné. Pour cacher ce flou, l’accord fait miroiter une révision à la hausse des engagements. Laurent Fabius l’aurait voulu dès 2017. Il faudra attendre 2025. Bien trop tard, selon les climatologues, si l’ont veut endiguer un réchauffement porteur de graves perturbations climatiques.”
“la conférence de Paris a marqué une implication exceptionnelle de tous les acteurs de la société civile : les entreprises, les villes, les associations, les particuliers. Si on devait, par miracle, échapper à un dérèglement climatique majeur, ce serait surtout à ceux-ci qu’on le devrait.”
Analyse d’Actu Environnement sur le contenu de l’accord en 6 points
“Engagements. Le projet prévoit que les Etats remettent des contributions nationales sur une base quinquennale. Ces engagements devront “[représenter] une progression” et “[correspondront] à [leur] niveau d’ambition le plus élevé possible“, tout en respectant les principes des responsabilités communes mais différenciées et les capacités respectives des Etats. La première contribution doit être remise lors de la ratification de l’accord.”
Tout ce qui n’est pas dans l’accord mais qui pourrait compter, dans Novethic
Analyse de l’action des Etats Insulaires
Réseau Action Climat
La réaction à chaud à l’accord de Paris (14 décembre)
L’accord de Paris sera un point de départ indispensable pour répondre au péril climatique, mais il est insuffisant pour l’enrayer. Le mode d’emploi proposé dans l’accord reste vague et le calendrier repousse à plus tard les efforts à fournir tout de suite. Il faudra que les États renforcent leurs engagements pour maintenir la hausse des températures bien en deçà de 1,5 ou 2°C.
Réaction du WWF France :
« En intégrant un objectif de limitation à long terme de 2°C de hausse de la température moyenne mondiale – avec une référence à la limite de 1,5°C – les gouvernements envoient un signal fort… C’est un point important mais nous sommes très inquiets devant le fait qu’il n’y a aucune garantie de soutien pour ceux qui seront les plus touchés par les impacts du changement climatique, particulièrement les populations les plus vulnérables. »
Réaction d’Oxfam France :
« Les discours parfois inspirés des chefs d’Etat lors de l’ouverture de la COP21 n’ont pas survécu aux petits arrangements entre amis habituels des négociations climat. L’Accord de Paris n’est pas une fin en soi et les Etats devront se donner à l’avenir les moyens de répondre à l’urgence climatique. Les engagements de financements pour soutenir les plus vulnérables devront être clarifiés dans les années à venir à travers la mise en place d’une taxe sur les transactions financières européenne ambitieuse. »
Réaction des Amis de la Terre France :
« Le gouvernement français cherche à sauver les apparences, mais il n’est en aucun cas en train de sauver le climat. Malgré tout, le dérèglement climatique n’est pas une fatalité : les peuples du monde entier sont déterminés à ne pas laisser leurs dirigeants et les multinationales mettre en péril leur futur. Nous déclarons donc l’état d’urgence climatique, et continuerons sans relâche notre mobilisation pour transformer le système extractiviste et productiviste à l’origine du dérèglement climatique en des sociétés soutenables plus justes, plus solidaires et en paix. »
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