Nantes, mercredi 17 juin – Le vol AF7725 à destination de Paris a été perturbé ce matin à l’aéroport de Nantes-Atlantique. Des activistes du GIGNV, d’XR et d’Attac ont entravé l’accès à l’aérogare lors d’une action non-violente. Ils protestent contre la reprise du trafic aérien, soutenu par des aides de l’État sans contrepartie, malgré le rôle important du secteur aéronautique dans le dérèglement climatique, les multiples nuisances environnementales et la propagation des maladies. Dans l’intérêt des riverains, des salariés et des générations futures, le temps est à la réduction du trafic aérien, à la reconversion de ce secteur d’activité et au développement des alternatives.
Ce mercredi matin, à 10h30, 28 militants pour la justice sociale et climatique sont arrivés à l’aéroport de Nantes-Atlantique, non pas pour prendre un vol, mais pour dénoncer la reprise du trafic aérien. Une grande banderole “Aller simple pour le crash climatique” a été déployée pour entraver l’accès à l’aérogare, tandis que des activistes déguisés en avion déambulaient avec fumigènes et enceintes pour matérialiser les nuisances causées par l’aviation.
Cette action répond à l’appel à agir contre la réintoxication du monde, lancé par la Zad de Notre-Dame-des-Landes et qui suscite des dizaines d’actions dans tout le pays ce 17 juin.
Les vols comme Nantes-Paris ou Nantes-Lyon sont des exemples parfaits de cette réintoxication du monde qu’il faut éviter. Car pour relier ces villes, une solution alternative existe déjà, qui émet 40 fois moins de gaz à effet de serre : le TGV !
Au milieu des souffrances engendrées par la période du confinement, on a pu observer des effets positifs : pour les habitants de Nantes Métropole, en particulier les riverains immédiats de l’aéroport Nantes-Atlantique, ce fut l’occasion de goûter à la quiétude d’un ciel sans avion. Voir le trafic aérien reprendre de plus belle sonnerait comme un retour au monde d’avant, et à ses logiques mortifères. Ce n’est pourtant pas une fatalité.
Outre le fait que le secteur de l’aviation est en partie responsable de la propagation éclair du Covid-19, on lui doit aussi environ 6 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). La pause forcée du secteur est l’occasion d’interroger nos usages et de nous emparer des résultats des experts du GIEC. « Nous avons écouté les scientifiques qui nous demandaient de rester chez nous pour éviter de propager le virus, rappelle Anthony Yaba, du GIGNV. Maintenant, il faut écouter ceux qui nous disent de réduire de 60 % les émissions de GES d’ici à 2030 pour espérer limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C. Pour cela, nous devons stopper la croissance du secteur aérien et organiser dès maintenant la reconversion des travailleurs et travailleuses de ce secteur. »
Le gouvernement a annoncé 15 milliards d’euros pour relancer la filière aéronautique, sans contreparties contraignantes en matière écologique et fiscale . « Là aussi, ce sont des pratiques du monde d’avant. Utiliser l’argent public pour relancer des activités polluantes sans la moindre réflexion sur notre avenir, c’est injuste et irresponsable. ».
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