Le 23 mai une vingtaine de collectifs locaux a lancé publiquement un appel pour que Nantes Métropole se déclare en état d’urgence climatique et que l’ensemble de ses décisions soit pris en tenant compte de leurs impacts sur le climat et la biodiversité.
Ce texte, fruit d’une coopération de deux mois entre ces organisations venues d’horizons divers, énonce quatre mesures en matière d’information du public, de processus décisionnel et de participation des citoyen.ne.s. Afin que les décisions prises par le conseil métropolitain et ses services s’alignent sur les exigences climatiques actuelles. Afin que les citoyens soient associés de manière continue et indépendante à cette démarche.
Des déclarations d’urgence climatique sont apparues précédemment sur d’autres territoires, en France (Strasbourg, Mulhouse) et à l’étranger (Québec, Suisse, Angleterre, Irlande) ; hélas aucune d’entre elles ne proposent de mesures concrètes. Nous estimons qu’une telle déclaration doit s’adosser à des actions ambitieuses et des choix cohérents dans les politiques publiques car les enjeux environnementaux et climatiques ne peuvent plus être abordés comme de simples variables d’ajustement.
Cette initiative est la première pierre d’un travail collectif poursuivi par les collectifs signataires – dont la liste s’allonge progressivement – avec le soutien de toutes les citoyennes et tous les citoyens qui le souhaitent. A cette date, ce sont déjà près de 1200 personnes qui ont choisi de signer l’appel mis en ligne ici :
http://urgenceclimatnantes.wesign.it/fr
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Texte de l’ appel à déclaration d’état d’urgence climatique,
pour l’humain, le vivant et l’environnement.
Le dérèglement climatique et l’effondrement de la biodiversité impactent déjà nos vies quotidiennes. Dès aujourd’hui, des bouleversements irréversibles menacent les conditions d’existence de l’humain comme de tout le vivant.Le changement climatique est reconnu comme un amplificateur de menaces à la paix et à la sécurité par le Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré les périls identifiés (effondrement économique, crises démocratiques, aggravation des injustices sociales, pénuries d’eau, famines, exils de populations, crises de santé publique…), les pouvoirs politiques et les puissances économiques restent majoritairement aveugles et inactifs.
Les déclarations d’intention et les plans stratégiques à 5, 10 ou 30 ans ne suffisent plus face à ces défis d’une ampleur sans précédent pour l’humanité.
Nous, citoyennes et citoyens, appelons Nantes Métropole à déclarer l’état d’urgence climatique en adoptant sans délai les mesures suivantes :
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informer de manière visible et honnête tou·te·s les citoyen·ne·s sur la situation climatique et environnementale ;
intégrer l’urgence climatique et environnementale dans toutes les politiques publiques :
construire et mettre en œuvre un plan de « trajectoire 1,5°C »* visant et la restauration de la biodiversité sur son territoire, pour les projets en cours et à venir ;
mettre en place un processus systématique d’études d’impact climatique de ses projets et rendre ces études publiques avant de prendre les décisions ;
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intégrer directement les citoyen·ne·s dans ces décisions :
créer un conseil citoyen indépendant chargé de veiller au suivi de ce plan dans l’ensemble des politiques publiques et de définir des scénarios et des indicateurs pour chaque étude d’impact climatique et environnemental ;
tirer au sort les membres de ce conseil citoyen parmi des volontaires ;
fournir les moyens nécessaires à la consultation d’experts et à la facilitation du processus démocratique ;
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Défendre cet engagement dans chaque projet qui la concerne, au niveau départemental, régional, national et international
Selon le GIEC, 50 à 70% des leviers d’actions pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre se situent au niveau local*Nantes Métropole doit s’engager aux côtés des citoyen·ne·s afin d’assurer des conditions de vie dignes pour tou·te·s et devenir un territoire résilient, apte à concilier justice sociale et justice climatique. Ensemble, faisons de la métropole nantaise un territoire inspirant.
* Sans recours à la géo-ingénierie et aux technologies de capture et de stockage du carbone.
** « 50 à 70% des mesures d’atténuation et d’adaptation ont vocation à être mises en œuvre à l’échelon infranational » > cf : 5e rapport du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat).
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Nous savons que d’autres signatures vont affluer. Car au sujet du climat et de l’environnement, les citoyens ne se contentent plus des “petits pas” et n’hésitent pas à se mobiliser massivement comme ils l’ont fait à nouveau les 24 et 25 mai. Ils expriment aussi les injustices auxquelles ils sont confrontés et la volonté d’être associés plus fortement aux processus de décision, comme l’illustre depuis des mois le mouvement des Gilets Jaunes.
Pour toutes ces raisons, nous estimons que comme à l’échelle nationale, les élus locaux ont le devoir moral de prendre des mesures indispensables afin de préserver la biodiversité, réduire les inégalités, sortir de la société de consommation en accompagnant socialement toutes les mesures de réorganisation profonde de la société.
À la date du 29 mai, les signataires sont :
Alternatiba-Nantes, Attac44, les Amis de la Terre 44, Cantines sans Plastique, Cantines Responsables Nantes, CCFA Centre Culturel Franco-Allemand, Citoyen·nes pour le Climat et le Vivant, Décroissance 44, Extinction Rebellion Nantes, I-Boycott Nantes, les Jeunes Ecologistes Nantes, L214 – Éthique & Animaux, la Ligue des Droits de l’Homme pays nantais, la Maison des Citoyens du Monde, GIGNV, les Gilets Nantais, Nantes veut des Coquelicots, NAPCE, Résistance à l’Agression Publicitaires Nantes, Réseau du Retz’L, Ruade, Sortir du Nucléaire pays nantais, Terroirs 44, Travailler Moins, Virage Énergie Climat Pays-de-la-Loire, Youth For Climate Nantes.
¡ Alegria !
Aventi ! ! !